Nutrition parentérale et agression
Auteurs : BOULETREAU P1La nutrition parentérale chez les patients en état d'agression, représente le plus souvent la seule voie d'administration de l'indispensable apport nutritionnel. Pour être efficace et bien tolérée, sa composition doit tenir compte des grandes perturbations métaboliques de ces états : sur le plan du métabolisme énergétique, augmentation des dépenses, hyperglycémie par augmentation de la production endogène de glucose, l'utilisation périphérique du glucose se faisant principalement par la voie de la glycolyse anaérobie, mobilisation des acides gras adipocytaires et augmentation de la part des lipides (oxydation) dans la fourniture énergétique. Le métabolisme protéique est caractérisé par l'intensité du catabolisme périphérique, musculaire en particulier, associé à une augmentation importante des synthèses dans d'autres territoires (foie, tissus de cicatrisation). La nutrition parentérale doit apporter une ration énergétique glucido-lipidique proche des dépenses réelles, comportant environ 30% de lipides. L'apport azoté est essentiel, mais ne peut dépasser 0,30 g/kg/j chez l'adulte (1,9 g de protéines par kg). L'utilisation des nouveaux substrats lipidiques (triglycérides à chaînes moyennes) et protéiques (glutamine), l'impact thérapeutique sur les médiateurs humoraux et hormonaux des troubles métaboliques ouvrent des voies nouvelles dans la thérapeutique de ces patients.