Ne vois-tu rien venir ? Sur les perceptions intérieures
Auteurs : CHABERT CDate 1995, Vol 59, Num 2, pp 379-392Revue : Revue française de psychanalyseCet article propose une réflexion théorique et clinique sur la perception des affects et ses liens avec la perception et la représentation de l'absence, dans le transfert. Cette problématique, au-delà de la question des liaisons entre perception et investissement, souligne celle de l'association du temps, des affects et des représentations. Dans certains cas se met en place une procédure qui vise la négation de l'absence de l'objet, par évitement de la perception de la douleur impliquée par sa perte. La maladie de la nostalgie permet de penser ces relations singulières à l'état d'enfance, en termes de désir de retour au passé, sans qu'il soit construit comme tel, comme si ses traits n'avaient pu trouver d'inscriptions intérieures ; peut-être du fait de modalités particulières des représentations de relations à l'autre qui ne permettent pas que soit reconnue et admise la subjectivité : celle-ci est disqualifiée ou déniée des éprouvés si bien que les affects semblent ne pas trouver droit d'existence, notamment dans le transfert.