Ou en sont les trépanometases endémiques non vénériennes exotiques ?
Auteurs : MALEVILLE J1, GENIAUX M, BASSET A1Les tréponématoses endémiques sont actuellement en pleine reviviscence dans de nombreuses régions qui avaient bénéficié des efforts d'éradication durant les années L950-1960. On estime actuellement dans le monde à 100 millions les enfants en situation d'être contaminés de pian ou de syphilis endémique dans la ceinture sub et inter-tropicale, et de pinta qui persiste dans quelques petits foyers d'Amérique latine (1, 2, 3). Ces affections, véritable «indicateur d'inefficacité des Soins de Santé Primaires» (1), se distinguent de la syphilis vénérienne essentiellement par leur épidémiologie: la contagion, Le mécanisme de leur transmission, est en effet conditionné par un mode de vie primitif, c'est-à-dire par la pauvreté, l'hygiène rudimentaire et l'absence de soins médicaux qui en sont la rançon. Ces facteurs socio-économiques, propres actuellement aux pays en voie de développement du Tiers-Monde, sont ainsi responsables d'une modalité épidémiologique qui donne tout son cachet à ces affections et que l'on peut schématiser de la façon suivante: -atteinte massive, parfois jusqu'à 80% de la population de certaines zones rurales pauvres, -contamination dans l'enfance, après Le sevrage, -contagion par contact direct ou indirect à partir des lésions ouvertes des enfants de la famille ou du voisinage, comme pour L'impétigo banal. Il ne s'agit donc ni de maladie sexuellement transmissible, ni de maladie congénitale. Les méthodes de traitement, pour avoir quelques chances de succès, doivent tenir compte de ces facteurs socio-économiques: l'amélioration de l'hygiène par l'élévation du niveau de vie et l'accès à des formations sanitaires, le contrôle des sources de recontamination locales résiduelles ou importées devraient être le complément indispensable de la pénicillinothérapie administrée en «campagnes de masse». C'est ce qui n'a pas été le cas depuis de nombreuses années (1, 2, 3)..