Vitesse de pincement de l'interligne articulaire dans la coxarthrose
Auteurs : TRON A, CONTROZIER T, MATHIEU P, VIGNON E1Une mesure précise de la destruction du cartilage est nécessaire pour l'évaluation des chondroprotecteurs dans l'arthrose humaine. La mesure de l'épaisseur moyenne de l'interligne radiographique de la hanche par un analyseur automatique d'image digitalisée (HOLOGIC, logiciel ICMS) représente une méthode simple et fiable avec un coefficient de variation de 3,3 %. Pour déterminer la vitesse du pincement articulaire et ses facteurs prédictifs éventuels, les auteurs ont réalisé l'étude rétrospective de 56 coxarthroses observées chez 39 malades (âge moyen initial: 55,5 ± 12 ans, durée moyenne du suivi radiologique: 5,2 ± 3,6 ans, nombre moyen de clichés par malade: 3,7 ± 1,1), Le pincement annuel moyen est de 13,5 ± 16,6 en % et de 0,42 ± 0,38 en mm radiographiques. Il est inversement corrélé avec la durée du suivi (r = 0,95 et 0,97, p < 0,01). Si on élimine les sujets ayant moins de 2 ans et plus de 8 ans de suivi, il passe à 6,7 % avec un écart type beaucoup plus réduit de 4,2 %, ou encore 0,29 ± 0,21 mm. L'âge au début des symptômes, l'âge lors du premier cliché, le côté, le sexe, la topographie du pincement n'influencent pas la vitesse du pincement. Le stade radiologique ou l'épaisseur initiale de l'interligne au départ sont corrélés positivement avec la vitesse du pincement en %, mais n'interviennent pas si on l'exprime en mm. Ces résultats suggèrent que la perte absolue de cartilage est indépendante du stade radiologique de la coxarthrose au moment où le malade rentre dans l'étude. En l'absence de contrôle de l'agrandissement radiologique qui peut varier selon les malades, il paraît toutefois nécessaire de travailler seulement sur des % et donc de tenir compte du state radiologique initial. La sélection de coxarthroses évoluant depuis plus de 2 ans réduit considérablement les variations entre sujets.