Vol vertébro sous-clavier
Auteurs : DE BRAY J1Le vol vertébro sous-clavier est assez fréquent, puisque Becker en a noté 3 % sur 4 000 dopplers cervico-céphaliques effectués pour une affection athéroscléreuse, Bornstein : 6,4 % sur 500 souffles cervicaux et Lord : 6 % sur une étude portant sur 680 artériographies carotidiennes. Il n’est cependant pas toujours reconnu et l’attitude thérapeutique est très variable suivant les centres.Décrit pour la première fois par Contorni en 1960 au cours d’une artériographie révélant une circulation rétrograde de l’artère vertébrale alimentant l’artère sous-clavière, c’est l’année suivante que Reivich confirmait ce phénomène chez cinq chiens, et qu’un éditorial proposait le terme de vol sous-clavier.Ce vol vertébro sous-clavier met en jeu le couple vertébral et apparaît lorsque la pression de l’artère sous-clavière devient inférieure à celle de l’artère vertébrale intracrânienne. Ce phénomène est généralement secondaire à une sténose serrée ou à une occlusion de l’artère sous-clavière prévertébrale. L’athérome en est la principale cause, quelques cas ont été décrits au cours de la dysplasie fibro-musculaire, de la maladie de Horton, du Takayaschu, lors d’une artérite postradique, à la suite d’une atrésie congénitale de l’artère sous-clavière, ou après un traumatisme ou un acte de reconstruction vasculaire.Les vols sous-claviers sont souvent asymptomatiques dans le territoire vertébro-basilaire, ainsi dans 45 % des cas d’une série de 55 patients tous artériographiés [1] ou ont une expression clinique rarement évocatrice. La classique claudication vasculaire du bras ne se rencontre que dans 5 à 18 % des populations étudiées. Les symptômes ischémiques vertébro-basilaires définis par l’ad hoc Committee for stroke sont présents dans 5 à 15 % des cas, tandis que les manifestations ischémiques vertébro-basilaires à caractère hémodynamique, c’est-à-dire favorisées par les efforts du bras, les mouvements cervicaux ou l’orthostatisme ont une fréquence diversement appréciée, un avis neurologique étant nécessaire. Dans une étude prospective où ce facteur était pris en compte, nous en avons noté dans 35 % des cas, mais ils étaient exceptionnellement invalidants et seulement 5 % étaient déclenchés par des mouvements du bras. Une assez bonne tolérance clinique est la règle, car il n’a jamais été prouvé qu’un infarctus dans le territoire vertébro-basilaire était imputable à un vol vertébro sous-clavier.