Y a-t-il encore une place pour la chirurgie dans le traitement de l'infertilité masculine ?
Auteurs : NAVRATIL H1, MOTTET N1, COSTA P1Les progrès récents de la prise en charge biologique de l'infertilité masculine ont surtout porté sur les méthodes d'assistance médicale à la procréation. Parallèlement les techniques chirurgicales se sont améliorées, en particulier avec l'apport de la microchirurgie. Le traitement du varicocèle représente la situation où la place de la chirurgie est la moins claire. Elle ne permet pas en particulier d'obtenir une augmentation du nombre de grossesses, malgré une amélioration fréquente des paramètres du sperme. Le traitement chirurgical de la cryptorchidie ne se discute plus après échec d'un traitement hormonal. Le traitement de l'azoospermie excrétoire repose sur des anastomoses microchirurgicales nécessitant une équipe entraînée. Ses meilleurs résultats sont obtenus dans les obstructions congénitales et ne doivent pas être appréciés avant 1 an postopératoire. De même la reperméabilisation déférentielle permet d'obtenir 50% des grossesses en cas de technique micro-chirurgicale parfaite. La dégradation des résultats avec le temps, impose une mise de sperme en banque de façon systématique avant la réalisation d'une vasectomie. Les obstructions des canaux éjaculateurs peuvent nécessiter le recours à des gestes endoscopiques. Enfin les microponctions épididymaires ont permis de réaliser quelques fécondations. Mais les succès de l'ICSI à partir de prélèvements chirurgicaux épididymaires ou déférentiels conduisent à élargir et à revoir considérablement les indications et les protocoles opératoires. Les indications sont à préciser, et l'analyse génétique est indispensable. Mais la qualité des conceptus obtenus reste la grande interrogation des années à venir.