Fluoxétine et antidépresseurs tricycliques : tolérance clinique à court terme de l'association
Auteurs : BONIN B1, BERTSCHY G, BAUMANN P, FRANCOIS T1, VANDEL P1, VANDEL S2, SECHTER D1, BIZOUARD P1Dans ce travail, les auteurs étudient principalement la tolérance clinique, à court terme, d'un traitement antidépresseur associant antidépresseur tricyclique, à posologie usuelle, et fluoxétine (20 mg/j), chez des patients déprimés hospitalisés. Après 31 jours minimum d'un traitement par clomipramine ou amitriptyline, dont la posologie a été adaptée dès le dixième jour à l'aide de dosages plasmatiques, 10 patients dont l'amélioration clinique a été jugée insuffisante ont reçu un complément de traitement par fluoxétine. Aucun traitement associé n'a été modifié au cours de l'essai. L'évolution clinique a été suivie à l'aide de l'échelle de dépression MADRS et de l'échelle d'effets indésirables UKU tous les 7 jours après l'adjonction de fluoxétine. Des dosages d'antidépresseurs tricycliques et un phénotypage CYP 2D6 et 2C19 ont été effectués avant et 7 jours après l'association. Dès le septième jour d'association de fluoxétine aux antidépresseurs tricycliques, l'évolution des effets indésirables montre une amélioration significative des effets psychiques et une diminution des effets neurovégétatifs. Les effets neurologiques, cutanés, endocriniens, sexuels et les céphalées ne sont pas modifiés par l'association de fluoxétine. L'amélioration clinique est significativement marquée dès le septième jour d'association chez ces patients partiellement résistants aux antidépresseurs tricycliques prescrits seuls. L'évolution des phénotypes confirment le pouvoir inhibiteur enzymatique de la fluoxétine sur le CYP 2D6. Le caractère efficace ou déficient des phénotypes CYP 2D6 et 2C19 ne semble pas influencer l'évolution de la dépression et des effets indésirables. En conclusion, la tolérance clinique globale de l'association antidépresseurs tricycliques/fluoxétine est jugée très bonne, à court terme, dans ce petit groupe de 10 patients, malgré une augmentation des concentrations plasmatiques des antidépresseurs imipraminiques.