Ondes de souffle : blasts aérien et liquidien
Auteurs : CUDENNEC Y1, SAISSY J2, PONCET J3, RONDET P1, ALMANZA L2, ROUVIN B2Le blast aérien, composante de l'environnement traumatique des champs de bataille, est entré aussi dans la vie civile, à l'occasion d'accidents domestiques, de catastrophes ou d'attentats. Les bases physiques des ondes de choc et leurs facteurs traumatisants sont rappelés. Les lésions qui constituent le syndrome clinique du blast et les mécanismes physio-pathologiques qui les induisent sont maintenant assez bien connus. Les organes à composante gazeuse y sont particulièrement sensibles, notamment l'oreille, le larynx, le poumon et, à un moindre degré, le colon. Pour chacun d'entre eux, certaines données expérimentales récentes sont présentées, avec leurs incidences pratiques et les axes de recherche ultérieurs. Par ailleurs, persiste des interrogations concernant certains organes dits homogènes, dont les lésions, plus ou moins bien mises en évidence cliniquement, ne sont pas admises par les chercheurs comme le résultat d'un authentique blast aérien pur. Des travaux expérimentaux se poursuivent pour préciser la réalité de ces lésions et leurs mécanismes, mais aussi pour affiner les connaissances acquises concernant les organes creux et apporter aux cliniciens des orientations thérapeutiques. La conduite à tenir comporte deux volets: - reconnaitre le diagnostic et évaluer la gravité des lésions, en recherchant systématiquement les lésions tympaniques et laryngées, et en se souvenant que le seuil des lésions pulmonaires est pratiquement superposable à celui des lésions laryngées - adapter la prise en charge du blessé en tenant compte de ce facteur aggravant (mise en observation systématique, surveillance régulière de la saturation artérielle en 02, risque de pneumothorax et de réouverture des fistule alvéolo-veineuses, risque d'oedème pulmonaire, indication pondérée des anesthésies générales).