L'échec du traitement radio-chimiothérapique des volumineuses tumeurs, atteignant la base de langue et le larynx nous a conduit, dans certaines circonstances, à discuter l'indication d'une glossectomie totale avec laryngectomie totale. Vingt et un patients ont subi cette intervention sur une période de 8 ans. Il s'est agi d'une chirurgie de rattrapage dans 15 cas et d'une chirurgie de première intention dans les six autres cas. Les suites ont été compliquées chez dix patients et trois décès postopératoires sont à déplorer. La durée moyenne d'hospitalisation a été de 40 jours. L'alimentation orale a pu être reprise chez 14 patients dans un délai moyen de 46 jours mais aucun patient n'a pu acquérir une voix oesophagienne satisfaisante. La survie est de 50 % à 1 an, 22 % à 2 ans et de 9 % à 5 ans. Cette série montre que la glossectomie totale avec laryngectomie totale est une intervention lourde, grevée de nombreuses complications et dont les séquelles fonctionnelles sont majeures, avec un faible taux de survie prolongée. La palliation des symptômes douloureux est l'une des justifications majeures de cette intervention, ce qui souligne l'importance d'une adhésion éclairée du patient et de son entourage dans la discussion des indications de cette intervention.