Les malformations évidentes correspondent à la pathologie de l'organogenèse des deux premiers mois de la gestation. Au delà, des anomalies de l'histogenèse et de la chimiogenèse peuvent succéder à des agressions maternelles diverses et altérer le phénotype du conceptus: elles constituent les fœtopathies. Ces anomalies s'accompagnent de troubles essentiellement fonctionnels, souvent compatibles avec la vie et responsables de handicaps plus ou moins graves. Tous les systèmes parvenus à ces stades du développement peuvent théoriquement être concernés. Le système nerveux central (SNC) offre un exemple très démonstratif d'une telle fragilité parce que sa maturation est particulièrement longue et susceptible d'être perturbée même après la naissance. Les étapes de cette maturation, très imbriquées, forment un continuum que reflète la pathologie. Les handicaps mentaux survenus chez les enfants des femmes enceintes et irradiées pendant les bombardements atomiques, ou ayant ingéré le méthylmercure des rejets industriels, ou subi les effets du plomb, de l'alcool ou du tabac, constituent des exemples cliniques démonstratifs. Les expérimentations animales confirment ces données et fournissent des explications pathogéniques. Elles explorent par ailleurs le retentissement éventuel que pourraient avoir certaines techniques médicales comme l'Assistance Médicale à la Procréation sur le développement du conceptus. La nocivité des toxiques ou des médicaments peut être également responsable de foetopathies par l'intermédiaire d'une atteinte génétique de la spermatogenèse. Dans ce cadre, la fragilité du SNC est très grande parce que sa détermination est polygénique et que les groupes polygéniques sont particulièrement vulnérables aux agents mutagènes. La gradation des anomalies phénotypiques correspondantes présentant le même profil que les précédentes, on peut supposer l'existence d'un continuum des informations génétiques et de leur pathologie.