Bilan coronarien et chirurgie pour anévrisme aortique : attitude pragmatique
Auteurs : WATELET J1, PAPION H2, SOURY P1, PLISSONNIER D, PEILLON C1, TESTART J1La prévalence élevée de l'atteinte coronaire chez les patients porteurs d'un AAA se traduit par un pourcentage important de complications cardiaques péri-opératoires ; l'insuffisance coronaire serait ainsi responsable de 40 à 60 % des décès post-opératoires après chirurgie aortique. La mise en évidence de l'insuffisance coronaire repose sur l'histoire clinique, l'électro-cardiogramme, des tests non invasifs et la coronarographie. Les tests non invasifs au premier plan desquels figurent l'épreuve d'effort, l'échocardiographie et la scintigraphie myocardique, font le diagnostic de l'insuffisance coronaire avec des valeurs élevées de la sensibilité ; leur spécificité pour prédire la survenue de complications cardiaques post-opératoires reste basse mais peut être améliorée en combinant certains tests entre eux (par exemple épreuve d'effort et Holter) ou avec des variables cliniques. La coronarographie fournit une cartographie précise de l'état coronarien mais donne peu d'informations sur le retentissement fonctionnel des lésions rencontrées ; enfin outre son coût et une certaine morbidité, elle conduit à multiplier les indications de revascularisations avec l'inconvénient d'une mortalité propre non négligeable et de retarder l'opération aortique exposant au risque de rupture. L'évaluation du risque cardiaque avant la chirurgie repose sur la pratique de tests non invasifs dont seule la franche positivité peut justifier la coronarographie.