La vie et l'oeuvre de Jacques Brel illustrent les rapports entre pulsion de mort et addictions. Stigmatisant l'immobilité-équivalent mortifère - grâce à la création, mais frôlant en même temps la mort réelle ou fantasmée grâce aux addictions multiples, aux conduites à risque et à l'épuisement, cet artiste apporte une certaine pondération à nos concepts et nous force à nous interroger sur les liens création/pulsion de mort dans cette interaction dramatique qui l'a conduit jusqu'à la petite mort des îles Marquises. Dans une première partie, en nous appuyant sur des biographies et sur le témoignage direct de sa fille, nous reprendrons sommairement l'étude des corrélations création/biographie, depuis les interactions précoces mère - enfantjusqu'à la non - création, en citant au passage la boulimie d'action et les perceptions somatiques prédominantes. La deuxième partie illustrera ces notions à l'aide d'exemples tirés de l'oeuvre chantée ou cinématographique, focalisés alors sur l'idée de mort. (en particulier dans ses rapports avec les addictions). Nous insisterons en particulier sur l'idée d'étayage, prothèse narcissique laissant en disparaissant la place à la pulsion de mort. L'exposé se terminera par une illustration sonore des éléments évoqués.