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Faut-il traiter les retards pubertaires simples ?

Auteurs : FOREST M, DAVID M1
Affiliations : 1Cent. hosp. Lyon Sud, serv. pédiatrie, 69310 Pierre-Bénite, France
Date 1995, Vol 36, Num 4-5Revue : La Revue française d'endocrinologie clinique, nutrition et métabolisme
Résumé

La puberté est un état de transition du développement au cours duquel s'opère des changements physiques profonds sous l'effet de l'augmentation de la sécrétion des gonadotrophines hypophysaires et des stéroïdes sexuels gonadiques et surrénaliens. Cet état s'accompagne de changements psycho-sociaux et comportementaux caractéristiques de cette tranche de vie que l'on appelle l'adolescence. Si aucun signe pubertaire n'est apparu à 13 ans chez la fille et à 14 ans chez le garçon ou si une puberté ébauchée ne progresse pas comme il se doit, on parle de retard pubertaire. Les causes de retards de puberté, temporaires ou permanents, sont multiples, mais le plus souvent il s'agit d'un retard pubertaire simple (RPS). Celui-ci aussi dénommé croissance et puberté différée ou retard constitutionnel du développement, désigne la situation dans laquelle il n'y a aucune pathologie, mais simplement un retard chronologique de mise en route d'une puberté spontanée plus tardive que la normale, mais normale par ailleurs. Le diagnostic de RPS est donc un diagnostic d'exclusion de toute cause pathologique. Il n'en reste pas moins qu'en stade pré-pubertaire il est souvent difficile de trancher entre un RPS et un hypogonadisme. Chez le garçon, le RPS est 10 fois plus fréquent que chez la fille. N'étant en soi qu'une variante de la puberté normale, l'attitude thérapeutique psychothérapique apportant au garçon l'assurance que la puberté va se faire toute seule est le plus souvent suffisante. Cependant, si l'enfant supporte psychologiquement mal ce retard, ou que de son fait il soit exclu par incapacité physique des activités (sportives ou professionnelles) de son âge vers 14-15 ans, un traitement court par les androgènes est fortement conseillé, car on a la preuve de son innocuité sur le pronostic de taille adulte. Le choix entre un ester de testostérone (forme retard IM ou forme per os) et les androgènes anabolisants à petites doses est dicté par l'expérience, l'aspect pratique, le coût et/ou le confort pour l'enfant. Chez la fille, l'attitude est plus délicate. La conduite à tenir ne dépend pas vraiment de la cause du retard pubertaire, ne demandant le plus souvent qu'un support psychologique et un suivi pour être certain que le développement sexuel finisse par s'accomplir. Dans certains cas, si le désir de féminisation est pressant, un traitement de courte durée par les estrogènes est indiqué. Dans les deux sexes, un traitement par hormone de croissance n'a pas d'indication dans le traitement de routine du RPS.

 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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FOREST M G, DAVID M. Faut-il traiter les retards pubertaires simples ?. Rev Fr Endocrinol Clin. 1995;36(4-5).
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Dernière date de mise à jour : 23/08/2017.


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