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Bilan de l'efficacité des mesures prises en France pour réduire les risques de l'héroïnomanie par voie veineuse. Discussion

Auteurs : HENRION R1, CIER J, BRUMPT L, DREUX C, DE GENNES J, DUCHE D, LARCAN A, LECHAT P1
Affiliations : 1Académie nationale de médecine 16, rue Bonaparte, 75272 Paris, France
Date 1997, Vol 181, Num 6, pp 1177-1189Revue : Bulletin de l'Académie nationale de médecine
Résumé

La politique française vis-à-vis des drogues illicites est fondée sur l'abstinence et le sevrage des toxicomanes devenus dépendants. Elle repose sur une loi du 31 décembre 1970, toujours en vigueur, qui interdit l'usage de ces drogues, même en privé, et prévoit une peine de prison pour ceux qui n'accepteraient pas d'être soignés. Sous la pression des événements, essentiellement de l'apparition du sida, des infections par les virus des hépatites B et C, de la résurgence de la tuberculose, de la précarisation croissante des toxicomanes, s'est developpée une politique de réduction de risques, dont la première mesure a été la vente libre des seringues en pharmacie, en mai 1987. Mais il a fallu attendre la fin de l'année 1993 pour que se mettent en place les programmes d'échanges de seringues, l'implantation de distributeurs automatiques, la multiplication des centres distribuant la méthadone, l'émergence des lieux de contact et d'hébergement des toxicomanes, l'implication des médecins généralistes, l'amélioration de l'accès aux soins dans les hôpitaux, la prise en charge médicale des détenus, la participation des associations d'anciens usagers, enfin la prescription de buprénorphine à fort dosage. Des résultats concordants peuvent être constatés: augmentation du nombre des consultants dans les centres de soins spécialisés, diminution spectaculaire du nombre des infections à VIH, diminution nette des surdoses, diminution des interpellations pour héroïnomanie, diminution de la petite délinquance. Cependant, les mesures de réduction des risques ne résolvent pas tous les problèmes. Elles ne s'appliquent qu'aux héroïnomanes. Elles n'évitent pas le recours à d'autres drogues, licites ou illicites. Les médicaments de substitution peuvent être détournés de leur usage ou revendus. Enfin, le nombre des infections à VHC n'a pas réellement diminué et la diminution des infections à VIH est moins marquée chez les jeunes toxicomanes et les femmes.

Mot-clés auteurs
Complication; Diamorphine; Efficacité; Homme; Politique sanitaire; Prévention; Santé publique; Substance toxicomanogène; Toxicomanie; Traitement substitutif; Voie intraveineuse;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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HENRION R, CIER J-F, BRUMPT L, DREUX C, DE GENNES J-L, DUCHE D-J, LARCAN A, LECHAT P. Bilan de l'efficacité des mesures prises en France pour réduire les risques de l'héroïnomanie par voie veineuse. Discussion. Bull. Acad. Natl. Med.. 1997;181(6):1177-1189.
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Dernière date de mise à jour : 23/08/2017.


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