Le développement des travaux sur l'hystérie de l'enfant, pendant les trente dernières années du XIX^e siècle, est la conséquence de l'abandon de la théorie utérine au profit d'une conception neurologique et désexualisée de l'hystérie. Même si la crise classique hystérique décrite par Charcot reste pathognomonique, la symptomatologie de l'enfant s'écarte souvent de ce modèle, les troubles purement psychiques sont souvent prépondérants dans le jeune âge. Chez les plus petits, beaucoup de symptômes à expression somatique comme les terreurs nocturnes, l'énurésie et les spasmes du sanglot vont être considérés comme hystériques, au point que la notion d'hystérie du nourrisson va avoir un certain succès. Le traitement insistait surtout sur des mesures d'éducation et d'hygiène morale révélatrices des mentalités de cette période. Il est difficile de trouver une continuité entre l'hystérie infantile de l'époque et la névrose infantile conceptualisée par la psychanalyse. Au tournant du nouveau siècle, en dehors de Freud, les héritiers de Charcot n'ont pas su voir que le mensonge masquait le fantasme et que la suggestibilité était la manière la plus pratiquée.