Hépatopathies gravidiques
Auteurs : BACQ Y1La survenue d'une hépatopathie au cours de la grossesse doit être évoquée et confirmée rapidement par les tests hépatiques de routine. Un diagnostic précoce et un traitement adapté améliorent le pronostic maternel et fœtal. L'hyperemesis gravidarum peut s'accompagner d'anomalies des tests hépatiques et parfois d'un ictère. Le traitement repose principalement sur la rééquilibration hydroélectrolytique et la vitaminothérapie. La cholestase intrahépatique gravidique se manifeste par un prurit dans la deuxième partie de la grossesse et rend la grossesse à risque pour le fœtus. Le traitement par l'acide ursodésoxycholique est efficace sur le prurit et les tests hépatiques, et améliore probablement le pronostic fœtal. Une cholestase durant la grossesse peut être liée à une infection bactérienne ou virale intercurrente. Chez les femmes ayant souffert d'une cholestase au cours de la grossesse, il faut contrôler les tests hépatiques à distance de l'accouchement et au cours de la contraception orale. Les principaux symptômes de la stéatose hépatique aiguë gravidique sont des nausées ou des vomissements, des douleurs abdominales, ou un syndrome polyuropolydipsique au cours du troisième trimestre. L'évacuation utérine en urgence est le principal traitement. La stéatose hépatique aiguë gravidique peut être associée à un déficit héréditaire de la béta-oxydation des acides gras. La principale mutation (mutation c.1528G>C) sur le gène HADHA codant la sous-unité alpha de la chaine longue de la 3-hydroxyacyl coenzyme A déshydrogénase (LCHAD) doit être cherchée chez la mère et l'enfant. La survenue d'un syndrome HELLP (hemolysis-elevated liver enzymes-low platelets) chez les femmes souffrant d'hypertension artérielle gravidique est un élément de mauvais pronostic qui doit faire envisager rapidement l'évacuation utérine.