Biométrie, reproduction et sympatrie chez Didelphis marsupialis et D. albiventris en Guyane française (Didelphidae : Marsupialia)
Auteurs : CATZEFLIS F1, RICHARD-HANSEN C2, FOURNIER-CHAMBRILLON C2, LAVERGNE A1, VIE J2A l'occasion de la mise en eau d'un barrage hydroélectrique en Guyane française, des sarigues du genre Didelphis ont été capturées sur 89 sites d'échantillonnage dispersés sur une surface d'environ 60 km2 le long du fleuve Sinnamary et de son affluent la Crique Tigre. Par l'utilisation de critères morphologiques tels que la présence ou non d'un masque facial et la couleur des oreilles, il a été reconnu 41 Didelphis albiventris et 200 D. marsupialis. Par l'utisation ultérieure, auprès de 162 individus dont une biopsie cutanée était disponible, de deux sondes moléculaires discriminant chaque espèce, il a été identifié 31 Didelphis albiventris et 129 D. marsupialis. Ainsi, il apparaît que l'examen de la morphologie externe a permis d'identifier correctement 95 % des individus examinés par les deux approches. Seize localités de piégeage ont révélé la présence syntopique des deux espèces, confirmant ainsi la notion de sympatrie suggérée par certains auteurs. Les mensurations corporelles usuelles (tête et corps, queue, pied postérieur, poids) sont globalement inférieures chez D. albiventris, mais présentent un fort recouvrement interspécifique. La combinaison de deux mesures (pied, distance oeil-museau) a cependant permis la reconnaissance spécifique de la majorité des individus. L'examen de l'état reproducteur des femelles indique la présence d'allaitement et/ou de petits durant presque tous les mois de l'année, cependant avec un maximum durant les mois de mars à mai. La taille des portées est semblable chez les deux espèces. Ces données doivent maintenant servir à des études d'écologie comparée afin de comprendre comment ces deux espèces, morphologiquement semblables et génétiquement très apparentées, se partagent le milieu en sympatrie.