Une méthode de mesure du seuil de contraste a été élaborée afin d'objectiver la fatigue visuelle provoquée par le travail sur écran de visualisation. Un poste de travail sur écran a été aménagé en laboratoire. Toutes les composantes du poste de travail ont été aménagées selon les exigences ergonomiques. Les sujets ont effectué un travail de contrôle de données pendant 3 heures. Au cours de ce travail, le seuil de contraste et la performance dans une épreuve fonctionnelle de discrimination perceptive sérielle ont été relevés toutes les 30 minutes. De plus, les variations de l'activation cérébrale ont été évaluées au moyen de l'électroencéphalogramme au cours de l'épreuve fonctionnelle de discrimination perceptive sérielle. Le seuil de contraste augmente progressivement durant les 5 premières périodes de travail. Le temps de réponse dans l'épreuve fonctionnelle de discrimination perceptive sérielle augmente aussi avec le temps de travail. L'analyse spectrale de l'électroencéphalogramme montre que l'activation cérébrale diminue significativement après une heure de travail. En ce qui concerne l'ordre d'apparition des modifications des différents indices au cours du travail, le seuil de contraste est le plus précoce; il est suivi de la désactivation cérébrale et de l'augmentation du temps de réponse. Ces résultats montrent, qu'au cours d'un travail sur écran de visualisation, les variations du seuil de contraste peuvent constituer un indice précoce de fatigue visuelle.