Handicap et sublimation : Le corps du psychanalyste
Auteurs : AUBERT-GODARD A1Une psychanalyste devenant-devenue handicapée moteur fait l'expérience de continuer à conduire des cures: Transfert et contre-transfert la conduisent à vérifier les vérités humaines fondamentales. La première réaction devant la personne handicapée, comme devant le nouveau-né, est le rejet meurtrier de l'autre, rapidement suivi du contraire, la sollicitude. L'acte de penser le meurtre provoque un sentiment de honte et de culpabilité, suivi d'une identification à l'être-handicapé, identification à l'agresseur. Le patient utilise le handicap visible de son analyste pour représenter sa psychopathologie, son handicap psychique, à travers des rêves et des scénarii fantasmatiques. Le travail psychanalytique accéléré/inhibé par ce mini trauma favorise un processus de sublimation aux plans narcissique et objectal.