La capacité à utiliser les intentions d'un agent ayant commis un dommage dans l'attribution d'un blâme (paradigme du jugement moral) a été étudiée chez trois groupes d'adolescents: 15 schizophrènes, 15 témoins présentant des troubles psychiatriques et 15 témoins non psychiatriques. L'analyse des résultats a montré que les trois groupes différaient de façon statistiquement significative dans la prise en compte des intentions, les adolescents schizophrènes atténuant moins le degré de blâme dans les conditions de dommage non intentionnel que les témoins psychiatriques et non psychiatriques respectivement. Au sein du groupe des schizophrènes, seuls les sujets présentant un tableau clinique de désorganisation ont manifesté, en plus, une tendance marquée à ne pas majorer le blâme dans les conditions de dommage intentionnel. Ces résultats, discutés en référence à la théorie de l'esprit, confirment l'existence d'un déficit du traitement des informations intentionnelles dans la schizophrénie.