Cette recherche interroge le vécu des enfants placés en maison d'enfants à caractère social (MECS) au retour de l'école. En partant de la violence du placement, notamment dans le déplacement qu'il impose à l'enfant, nous faisons l'hypothèse d'une violence inhérente au fait même que l'enfant placé soit contraint de vivre avec d'autres dans un nouvel espace et de partager son quotidien avec ceux-ci: nous l'appelons la violence de la cohabitation. À partir d'observations réalisées auprès d'enfants de quatre à dix ans et de la perception de la scolarité des enfants par les éducateurs, l'étude montre que cette violence de la cohabitation se manifeste au sein des groupes d'enfants mais également dans les pratiques institutionnelles, en particulier dans la prise en charge éducative de ces enfants.