Faut-il être fou pour refuser sa chimiothérapie ?: Le refus de soin, rançon de l'autonomisme chez les patients occidentaux ou difficulté de la relation médecin-malade ?
Auteurs : EDERY L1, BACQUE M2Objectifs: La littérature internationale s'intéresse rarement au refus du traitement. Nous avons exploré l'adaptation et les défenses inconscientes de patientes lors de la proposition d'une chimiothérapie adjuvante après chirurgie curative de leur cancer. Matériel et méthodes: Cette étude clinique longitudinale compare les facteurs psychologiques dans la prise de décision, en consultation avec l'oncologue, de 50 patientes suivies pour un cancer du sein. Résultats: Quatre-vingt-deux pour cent des patientes ont accepté la chimiothérapie adjuvante et 18 % l'ont refusée. Le groupe Adhésion manifeste surtout une réaction dépressive, alors que dans le groupe Refus, prédominent les traits de personnalité hostiles. L'anxiété, significativement plus élevée dans le groupe Adhésion que dans le groupe Refus, semble liée à la répression des émotions des malades qui se soumettent à la proposition médicale. Les patientes qui refusent le traitement expriment, au contraire, verbalement leurs émotions hostiles à l'égard des médecins et de la médecine. Conclusion: L'adaptation des modes de communication du médecin, et la connaissance plus approfondie des traits de personnalité des patients pourraient faciliter le niveau de participation des patients à leur protocole thérapeutique.