La prise en charge des patients traités par agents antiplaquettaires en consultation d'anesthésie préopératoire nécessite la récolte des informations suivantes: le(s) type(s) d'agent(s) antipla-quettaires(s), le motif et le moment de leur prescription, le prescripteur, l'intitulé précis de la chirurgie, la date de sa réalisation et son degré d'urgence. Ces informations conditionneront la poursuite ou l'arrêt des agents antiplaquettaires en préopératoire. La prise d'aspirine en prévention primaire sera interrompue cinq jours avant l'intervention. En prévention secondaire, elle sera poursuivie sauf dans les chirurgies estimées à haut risque hémorragique: chirurgie intracrânienne, rachidienne (canal médullaire), amygdalienne, du segment postérieur de l'œil, de résection de prostate ou de toute autre chirurgie où le risque hémorragique s'avérerait plus délétère que le risque thrombotique. En cas de bi-thérapie par aspirine et clopidogrel, il conviendra de déterminer si le patient est à faible ou à haut risque athérothrombotique. Chez le patient à faible risque, le clopidogrel est interrompu cinq jours avant la chirurgie et l'aspirine est poursuivie sauf en cas de chirurgie estimée à haut risque hémorragique. Chez le patient à haut risque athérothrombotique, une attention toute particulière est requise si ce dernier est porteur d'un stent DES. Une concertation multidisciplinaire entre l'anesthésiste, le chirurgien et le prescripteur est indiquée, car a priori, toute chirurgie doit être reportée sauf en cas d'urgence. À l'heure actuelle, aucun traitement de substitution n'a été validé dans ce contexte.