Hémorragies digestives hautes chez le malade atteint de cirrhose: prise en charge médicale
Auteurs : ADNET F1, LAPOSTOLLE F1L'évolution de la prise en charge thérapeutique a permis d'abaisser la mortalité des hémorragies digestives hautes (HDH), y compris celles liées à l'hypertension portale. La majorité des HDH chez le patient cirrhotique provient d'une rupture de varice œsophagienne. La prise en charge de l'HDH doit s'intégrer dans une approche multidisciplinaire. L'association d'un traitement endoscopique et d'un médicament vasoactif, ainsi que d'une antibioprophylaxie, constitue le socle du traitement. L'appel à l'endoscopiste n'intervient qu'après stabilisation du patient. Les éléments d'appréciation de la gravité d'une hémorragie digestive aiguë sont l'abondance de l'hémorragie, son caractère actif ou non et les pathologies associées, en particulier l'insuffisance hépatique. Le débit de solutés de remplissage vasculaire nécessaire au maintien d'une hémodynamique stable permet d'évaluer le caractère actif de l'hémorragie. L'objectif de pression artérielle doit être limité et semble se situer autour de 100 mmHg de pression artérielle systolique. Le choix des solutés de remplissage n'est pas déterminant. Le seuil d'hémoglobinémie nécessitant une transfusion a été fixé à 7―8 g/dl. La sonde gastrique a des indications limitées au doute diagnostique. L'antibioprophylaxie prophylactique est systématique. Cette prophylaxie est débutée dès l'admission du patient et doit être poursuivie pendant sept jours. Concernant l'emploi de vasopresseurs, il semble raisonnable d'utiliser la somatostatine ou la terlipressine en première intention. Les traitements « de sauvetage » comprennent les sondes de tamponnement œsophagien, et la pose de TIPS (Transjugular Intrahepatic Portosystemic Shunt). La pose de TIPS précoce systématique chez les patients à haut risque semble être une des avancées les plus prometteuses.