Bronchoscopie pour inhalation de corps étrangers chez l'enfant: à propos de 223 cas
Auteurs : MNEJJA M1, CHAKROUN A1, BOUGACHA L1, SMAOUI L2, BEN SALAH M1, HAMMAMI B1, CHARFEDDINE I1, GHORBEL A1Introduction. ― L'inhalation de corps étranger est un accident grave pouvant mettre en jeu le pronostic vital de l'enfant. En dehors d'un syndrome de pénétration évident, le diagnostic est souvent difficile faisant recours à la bronchoscopie à la fois diagnostique et thérapeutique. But ― Étudier les résultats diagnostiques et thérapeutiques de la bronchoscopie et discuter ses indications. Patients et méthodes. ― Éude rétrospective portant sur 223 cas de bronchoscopies faites pour suspicion de corps étrangers laryngotrachéobronchiques chez l'enfant durant une période de dix ans (2000―2009). L'âge moyen de nos malades était de 29 mois (un mois―13 ans). Environ deux tiers des enfants étaient des garçons. Le syndrome de pénétration était rapporté dans 79,8 % des cas. Résultats. ― La bronchoscopie a confirmé la présence de corps étranger dans 57,4 %. Le corps étranger était bronchique dans 79,7 % des cas. Il était végétal dans 78,1 % des cas. Le délai moyen du séjour du corps étranger était de 16,1 j. Le syndrome de pénétration et l'examen physique pathologique avaient une sensibilité élevée (79,7 % et 82,8 %) avec une spécificité faible (24,2 % et 35,8 %) alors que l'association de signes cliniques et radiologiques évocateurs avaient une bonne spécificité (74,7 %). Nous avons trouvé une corrélation significative entre une bronchoscopie positive et la présence simultanée de signes cliniques et radiologiques évocateurs (p = 0,03). L'étude multi-variée avait montré que les facteurs prédictifs de positivité de la bronchoscopie étaient: l'examen physique pathologique (p = 0,016), la radiographie thoracique pathologique (p = 0,003) et le type d'indication (p = 0,005). Discussion. ― Le diagnostic d'un corps étranger laryngotrachéobronchique fait appel à un faisceau d'arguments. Il est suspecté sur l'interrogatoire qui doit rechercher un syndrome de pénétration et sur la présentation clinicoradiologique. Toute suspicion doit donc conduire à une endoscopie bronchique.