Orgasme après curiethérapie de prostate par implants permanents d'iode 125 pour cancer localisé de la prostate
Auteurs : DELAUNAY B1, DELANNES M2, HUYGHE E1, SALLOUM A1, DELAVIERRE D3, WAGNER F4, JONCA F1, THOULOUZAN M1, PLANTE P1, BACHAUD J2, SOULIE M1Objectifs. — L'orgasme est un domaine peu étudié de la sexualité masculine. Notre but était de réaliser la première analyse détaillée sur la fonction orgasmique chez les patients traités par implants permanents d'iode 125 pour cancer localisé de la prostate. Patients et méthodes. — Sur une série de 270 hommes sexuellement actifs traités par curiethérapie de prostate (implants permanents d'iode 125), 241 (89%), de moyenne d'âge 65 ans (43-80), ont participé à une enquête par courrier sur la fonction sexuelle en moyenne 36 mois après implantation (9-70). Les fonctions érectiles et éjaculatoires et l'orgasme ont été explorés par questionnaire courrier. Deux questions concernaient l'orgasme. La première portait sur la qualité de l'orgasme (rapide/intense/tardif, difficile/émoussé/absent) et la seconde sur la présence de douleurs lors de l'orgasme (toujours/parfois/souvent). Résultats. - Après curiethérapie de prostate, 81,3 % des hommes sexuellement actifs avaient conservé une éjaculation et 90% un orgasme. On observait une dégradation de l'orgasme après curiethérapie (p=0,0001). Plus de 50% des patients avaient des orgasmes altérés (émoussé, difficile, absent) après curiethérapie, contre 16% avant implantation (p = 0,001). Les hommes ayant une diminution du volume de l'éjaculat avaient plus fréquemment un orgasme émoussé/difficile (p=0,007). L'antécédent d'hormonothérapie néoadjuvante ne semblait pas modifier à long terme le volume de l'éjaculat, la qualité de l'orgasme, ni la fréquence des éjaculations douloureuses. Les patients avec un score IIEF-5 supérieur à 12avaient plus fréquemment un orgasme intense (26,7% vs 2,7%; p< 0,001) après CP. Après CP, 60 patients (30,3 %) ressentaient souvent/parfois des éjaculations douloureuses contre 12,9 % (n = 31) avant CP (p = 0,0001). Conclusion. - La plupart des patients traités par curiethérapie de prostate conservaient un orgasme après traitement. Cependant, une majorité décrivait une détérioration de la qualité de l'orgasme.