Nous montrons à l'aide d'une clinique familiale, comment le processus de la cure familiale psychanalytique permet l'accès à l'individuation, à partir de l'appareil psychique familial (APF), qui est l'appareil psychique groupal primaire (Ruffiot, 1981, 1983), et du creuset de la mythopoïèse groupale. Des liens indifférenciés, fusionnels, confusionnels et des modes de fonctionnement familiaux persécutoires émergent peu à peu, des modalités de liens de plus en plus différenciés, grâce à la contenance du cadre analytique, avec la dynamique transféro-contre-transférentielle et intertransférentielle de la cure et en étayage également sur l'institutionnel, extérieur, faisant tiercéïté. Nous développons d'abord la diffraction du transfert sur le cadre analytique avec des aspects persécutoires, puis l'évolution progressive vers l'étayage et la transformation, amenant la mythopoïèse familiale et enfin le transfert différencié, objectal. Différents espaces psychiques sont mobilisés: intrasubjectif, intersubjectif, transsubjectif et socioculturel. Nous avons tenté de repérer quelques critères d'accès à la subjectivation: construction du pare-excitation, capacité de rêverie, accès à la castration, plaisir éprouvé et partagé, humour.