Vacciner contre l'hépatite B ? Ce qu'en disent des parents et des médecins de l'agglomération stéphanoise
Auteurs : CHAMBON G1, CHARLES R1Contexte: La couverture vaccinale contre le virus de l'hépatite B reste minoritaire en France, depuis la polémique sur le déclenchement d'affections démyélinisantes post-vaccinales. Méthode: Notre étude qualitative a été réalisée entre février et juin 2010 à Saint-Étienne auprès de 12 parents et 11 médecins pour analyser les représentations sur les effets de ce vaccin et les attitudes adoptées. Résultats: Il apparaît 4 types de comportements médicaux: sthénique, asthénique, dépressif, opposant. Pour les sthéniques, c'est la « rumeur » qui constitue le frein le plus important mais le vaccin hexavalent apporte la solution ; les asthéniques reconnaissent être moins persuasifs que pour les autres vaccins ; les dépressifs, confrontés à un refus des parents, renoncent à les convaincre ; les opposants conservent leurs doutes. Les parents connaissent souvent mal les vaccins. La plupart considèrent le vaccin contre l'hépatite B comme un vaccin « classique ». Certains admettent que ce vaccin a induit chez eux une attitude inhabituelle et estiment parfois que la vaccination n'est pas une priorité et pourra s'envisager plus tard. Discussion: Les parents retrouvent progressivement confiance ; les médecins vaccinent plus facilement. Plusieurs éléments ont aggravé la confusion, ce qui fait de ce cas un modèle de « rumeur de santé ». Les recommandations actuelles du Haut Conseil de la Santé Publique sont clairement en faveur d'une vaccination généralisée ; la plupart des parents s'en remettent volontiers au choix de leur médecin, à une minorité près, très réfractaire au vaccin. Conclusion: Il est difficile pour le médecin d'affronter les rumeurs de santé et d'avoir avec le patient une relation fondée sur un modèle délibératif. Elle est pourtant nécessaire pour percevoir les craintes et besoins d'information des patients et leur apporter une réponse adaptée.