Génétique et syndrome Gilles de la Tourette : que faut-il retenir en 2010 ?
Auteurs : DEPIENNE C1, HARTMANN A2Le syndrome Gilles de la Tourette (SGT) est une affection neuropsychiatrique caractérisée par l'existence de tics moteurs et vocaux. Les études de familles et de jumeaux ont montré que ce syndrome avait une composante génétique très importante. Toutefois, les gènes impliqués restent aujourd'hui encore largement méconnus. Alors que les premières études ont suggéré un mode de transmission autosomique dominant, les études actuelles sont plus favorables à une hérédité complexe, faisant intervenir de multiples gènes en interaction avec d'autres facteurs environnementaux. Plus rarement, un gène majeur pourrait être impliqué dans quelques familles. À ce jour, seulement deux gènes, SLITRK1, codant pour une kinase impliquée dans la croissance des prolongements des neurones, et HDC, codant pour une enzyme impliquée dans le métabolisme de l'histamine, ont été identifiés mais l'implication de ces gènes reste controversée et ils ne concerneraient à eux deux qu'une toute petite fraction des patients avec SGT. Lensemble des études réalisées suggère que le syndrome est génétiquement très hétérogène et polygénique dans de nombreux cas. L'évolution récente des technologies dans le domaine de la génétique devrait permettre une avancée significative dans la compréhension des gènes impliqués dans le SGT au cours des prochaines années.