Le bégaiement est avant tout un trouble moteur de la production de la parole qui secondairement retentit sur la communication. C'est un symptôme. Il altère la fluence de la parole, cette dimension prosodique qui fait qu'elle s'écoule sans effort entendu (ses troubles sont les accidents de parole ou disfluences). Chez les personnes bègues, les disfluences ont un caractère pathologique par leur nombre, leur récurrence et leur nature tendue et arythmique... Il existe une hiérarchie clinique entre les bégayages (disfluences entendues comme bègues): les répétitions, les blocages en posture préphonatoire ou phonatoire, les prolongations et les pauses tendues ; elles se combinent en cascade. S'y associent parfois des dystonies musculaires, des tics et blépharospasmes, des syncinésies d'autres muscles faciaux que ceux employés pour parler. Tout comportement de lutte contribue à entretenir le bégaiement, en renforçant le cercle vicieux tension, frustration, tension, bégaiement... Le bégaiement n'est pas d'origine « psychologique», mais son retentissement sur l'organisation psychique et la vie de relation, s'il vient à persister, peut être lui-même très handicapant.