Hypertension pulmonaire des affections respiratoires chroniques
Auteurs : CANUET M1, CHAOUAT A2L'hypertension pulmonaire des affections respiratoires chroniques est définie par une élévation de la pression artérielle pulmonaire moyenne de repos à plus de 25 mmHg. Elle est la plus fréquente des hypertensions pulmonaires précapillaires, du fait de la très importante prévalence de la bronchopneumopathie chronique obstructive. C'est une hypertension pulmonaire due principalement à l'hypoxie alvéolaire qui produit un remodelage vasculaire pulmonaire distal et par conséquent une augmentation de la résistance vasculaire pulmonaire. Elle n'a pas la gravité de l'hypertension artérielle pulmonaire idiopathique. La pression artérielle pulmonaire moyenne est habituellement modérément élevée lorsque les patients sont vus au cours d'une période stable de la maladie mais peu s'élever de manière importante au cours de l'effort ou lors d'épisodes de décompensation respiratoire. Il existe néanmoins des formes d'hypertension pulmonaire sévère dites, dans certaines circonstances « disproportionnées ». La conséquence de l'hypertension pulmonaire des affections respiratoires est une élévation de la post-charge du ventricule droit qui peut favoriser le développement d'une insuffisance cardiaque droite constituant alors un facteur de mauvais pronostique. Les symptômes cliniques de l'hypertension pulmonaire sont en général au second plan par rapport à ceux de l'affection causale et le diagnostic non invasif est basé sur l'écho-Doppler cardiaque. Le traitement le plus adapté actuellement est celui de l'insuffisance respiratoire soit l'oxygénothérapie de longue durée (pendant plus de 16-18 h/24 h) et/ou une ventilation mécanique au long cours.