Génétique et sensibilité aux papillomavirus: le modèle de l'épidermodysplasie verruciforme : Prédisposition à la résistance génétiques aux maladies infectieuses
Auteurs : ORTH G1Une grande variabilité interindividuelle caractérise l'issue des infections causées par les papillomavirus humains (HP V), quel que soit leur potentiel oncogène. Les facteurs génétiques et les mécanismes mis en jeu sont mal connus. Leur complexité est illustrée par l'épidermodysplasie verruciforme (EV), une génodermatose autosomique récessive rare, qui comporte un risque élevé de carcinome cutané. Cette maladie modèle reflète une sensibilité anormale aux bêtapapillomavirus, des virus ubiquitaires, comme HP V-5, associé aux cancers de l'EV. La majorité des cas est due à une mutation inactivant l'un ou l'autre des gènes apparentés, EVER1 et EVER2. Cette inactivation compense, très vraisemblablement, l'absence d'un gène viral (E5 ou E8) essentiel au pouvoir pathogène des papillomavirus. Les protéines E5 ou E8 interfèrent avec l'interaction des protéines EVER et d'un transporteur de zinc, ZnT1. L'EV constitue donc, vraisemblablement, un déficit primaire de l'immunité intrinsèque (constitutive) ou de l'immunité innée envers les bêtapapillomavirus, lié à une modulation de l'homéostasie du zinc au cours de l'infection des kératinocytes. Il reste à établir quels gènes jouent un rôle majeur dans les réponses antivirales, intrinsèques, innées, ou acquises, lors des infections par les autres papillomavirus humains, comme les HP V génitaux oncogènes.