Bilan de la première vague pandémique A/H1N1 2009 chez l'enfant
Auteurs : WEIL-OLIVIER C1L'année 2009 a été marquée par la circulation prédominante dans le monde entier d'un virus A/H1N1 suffisamment nouveau, et de transmission interhumaine facile faisant déclarer une pandémie le 11 juin par l'OMS. Après l'atteinte de l'hémisphère Sud pendant l'hiver austral, l'hémisphère Nord a connu aux États-Unis et au Royaume-Uni une vague estivale \; tous les pays ont eu ensuite une vague automnale précoce démarrant à la semaine 40 et moins intense que ce qui était attendu. Des études de séroprévalence confirment néanmoins le caractère très contagieux, chez les enfants d'âge scolaire en particulier. Il paraît maintenant probable qu'il y a eu environ 10 fois plus de cas que les cas confirmés. Si les taux d'hospitalisation des enfants de moins de 5 ans étaient les plus forts, leurs manifestations étaient en règle bénignes. En revanche les nourrissons de moins de un an ont eu le plus fort taux de séjour en réanimation. Les facteurs de risque classiques (dont l'asthme et les troubles neurologiques) de la grippe saisonnière existaient au cours de la grippe A/H1N1 2009 chez environ 60 à 80 % des sujets parmi les cas hospitalisés, les formes graves et les décès : un patient sur 5, atteint de grippe confirmée et/ou de forme grave était au départ un sujet sain. Les formes graves avec défaillance respiratoire (impact pulmonaire plus sévère du virus A/H1N1 2009) et viscérale, nécessité de réanimation et de façon très inhabituelle de mesures lourdes (ECMO) ont été observées à tout âge mais plus souvent chez des sujets jeunes. Propre à la grippe A/H1N1 était sa sévérité au cours de la grossesse, croissante avec le terme et de l'obésité morbide. Le taux de létalité a été faible. Contrairement à la grippe saisonnière, des décès ont été observés chez l'enfant notamment chez les plus jeunes.