François Twiesselmann, Lila Defrise et André Leguebe: acteurs de l'émergence et du développement de l'anthropobiologie à l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) entre 1936 et 1989
Auteurs : ORBAN R1L'Institut (ou Musée) royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), fondé en 1846, compte parmi ses départements une « section d'anthropologie et préhistoire ». De 1936 à 1975, F. Twiesselmann, médecin, anatomiste, embryologiste, généticien et paléoanthropologue, s'est attaché à réanimer et à développer cette section du musée qui avait été richement dotée par les fouilles et les travaux d'Édouard Dupont, un des directeurs de l'IRSNB à qui on doit la découverte de la mâchoire néandertalienne de La Naulette (1866). Dans la mesure des moyens dont il disposait, F. Twiesselmann a constamment manifesté une double préoccupation. D'abord, il souhaitait préserver des rapports aussi étroits que possible entre anthropologie et préhistoire, disciplines si différentes par leurs techniques, mais si proches par leur objet. En outre, il était très attaché à l'idée que l'étude des populations anciennes ne pouvait progresser que si elle était fondée sur une meilleure connaissance de la dynamique des populations actuelles. F. Twiesselmann s'est assuré la collaboration d'une mathématicienne, E. Defrise-Gussenhoven, dont les recherches contribueront à appuyer l'interprétation des données biométriques récoltées par Twiesselmann et les chercheurs de son laboratoire. En 1959, A. Leguebe, biochimiste de formation, est rattaché à la section. Après le départ à la retraite de F. Twiesselmann, il en assurera la direction de 1976 à 1989. Les activités d'A. Leguebe couvrent un très vaste champ, et ses intérêts méthodologiques l'ont conduit à développer et à appliquer des méthodes statistiques de pointe. « L'anthropologie est l'étude de la variabilité humaine dans le temps et dans l'espace ». F. Twiesselmann, E. Defrise et A. Leguebe ont appliqué et développé en précurseurs la définition de cette science pluridisciplinaire qu'on appelle « Anthropologie biologique ».