Vers une approche neuropsychologique de l'empathie
Auteurs : NARME P1, MOURAS H1, LOAS G1, KRYSTKOWIAK P1, ROUSSEL M1, BOUCART M2, GODEFROY O1L'empathie, définie comme la capacité à comprendre et ressentir les émotions d'autrui, a un rôle central dans les interactions sociales. Malgré les confusions terminologiques héritées de nombreuses conceptions théoriques, l'empathie serait un phénomène non unitaire, composé de l'empathie émotionnelle, reflet d'une résonance affective entre l'observateur et la cible, dont la base cérébrale serait le système neurone miroir ; et de l'empathie cognitive impliquant la conscience de soi, les capacités de prise de perspective, d'inhibition et de régulation. L'interaction de ces processus pose encore question, rendant difficile une modélisation de l'empathie. Néanmoins, l'observation d'une double dissociation entre l'empathie émotionnelle et l'empathie cognitive suggère l'existence de troubles d'empathie d'origines différentes. II existe certains arguments en faveur d'une atteinte de l'empathie ou d'un de ses processus sous-jacents dans différentes pathologies dégénératives, justifiant une évaluation de ces capacités. Celle-ci pourrait permettre de rendre compte de troubles comportementaux. Or, en pratique courante, il existe encore peu d'outils cliniques adaptés. Finalement, le phénomène complexe d'empathie pourrait offrir de nouvelles perspectives quant au diagnostic, bien que de tels bénéfices restent à explorer.