Foie bioartificiel
Auteurs : JOLY A1, DESILLE M1, MALLEDANT Y1, Groupe foie bioartificiel1Les insuffisances hépatiques aiguës restent un défi thérapeutique. Malgré les progrès de la prise en charge médicale, la mortalité est toujours élevée, comprise entre 70 et 90 % selon l’âge et l’étiologie [1]. La transplantation hépatique orthotopique reste à ce jour l’un des seuls traitements efficaces, mais il s’agit d’une intervention majeure, coûteuse, non dénuée de risques et limitée par la pénurie de greffons. De plus, elle impose un traitement immunosupresseur à vie et supprime la possibilité de régénération du foie d’origine du patient. L’inefficacité des différentes techniques de détoxification par hémodialyse, hémadsorption ou échanges plasmatiques montre que la restauration des fonctions métaboliques est indispensable à la survie. L’idéal serait donc de disposer d’un système hybride, biologique et artificiel, capable de suppléer transitoirement les fonctions hépatiques défaillantes (biotransformation, détoxification), afin de maintenir les patients en vie en préservant leur statut neurologique, dans l’attente d’une régénération complète du foie d’origine, ou, à défaut, d’un greffon dans des conditions favorables. Le principe commun des différents systèmes de foie bioartificiel actuellement à l’étude réside dans l’utilisation conjointe d’hépatocytes vivants et d’un dispositif extracorporel les mettant en relation directe avec la circulation générale du patient (figure 1). Les résultats des premiers essais cliniques, bien que préliminaires, apparaissent d’ores et déjà encourageants (tableau).