Négativation de l'antigène HBs: valeur pronostique pour la réponse au traitement et l'évolution à long terme
Auteurs : MOUCARI R1, MARCELLIN P1L'hépatite chronique B est la première cause de cirrhose et de carcinome hépatocellulaire dans le monde. L'antigène HBs (AgHBs) est classiquement utilisé comme un marqueur qualitatif pour le diagnostic sérologique de l'hépatite chronique B. La clairance de l'AgHBs est le seul témoin, indirect, d'une « guérison » de la maladie. Les preuves proviennent des études de long terme de l'histoire naturelle de l'hépatite B, montrant une amélioration de la survie, une réduction de l'incidence de décompensation hépatique et de carcinome hépatocellulaire, et une régression de la fibrose hépatique chez les patients qui perdent l'AgHBs. La clairance de l'AgHBs peut survenir spontanément à un taux annuel de 1-2 %, souvent précédée d'une longue période d'inactivité de la maladie. Le traitement par interféron a permis d'accélérer la perte de l'AgHBs avec une probabilité 3 fois plus élevée dans les études européennes et 6 fois plus élevée dans les études asiatiques par rapport aux patients non traités. Le traitement par interféron pégylé a permis d'obtenir un taux de clairance annuel de 10-15 % chez les patients qui ont développé une réponse virologique soutenue dans les essais thérapeutiques. Cependant, le traitement par analogues nucléos (t) idiques n'affecte que faiblement la clairance de l'AgHBs, en particulier en cas d'hépatite B à antigène HBe (AgHBe) négatif. Récemment, il a été démontré que le niveau de l'AgHBs dans le sérum peut être un bon reflet de la quantité de l'ADN superenroulé (ADNccc) intra-hépatique. La quantification de l'AgHBs a été également récemment introduite comme un nouvel outil pour surveiller la réponse virologique à l'interféron pégylé chez les patients avec une hépatite B à AgHBe négatif.