Le concept physiopathologique traditionnel de l'évolution hémodynamique rétrograde de l'insuffisance veineuse superficielle décrit un développement à partir des jonctions entre le système veineux profond et les axes saphènes. Ainsi, depuis de nombreuses décennies, le principe thérapeutique dit « radical » de la maladie variqueuse a pour but de supprimer le reflux de l'axe saphène, avec comme référence le traitement chirurgical associant une crossectomie au stripping de la veine saphène. Cependant de nombreuses publications sur l'etiopathogénie de l'insuffisance veineuse superficielle vont dans le sens d'une hypothèse « pariétale » aux dépens de l'hypothèse « valvulaire », et de nombreuses études cliniques évoquent la présence fréquente d'un reflux dans les collatérales, avant le reflux saphène au stade précoce de l'insuffisance veineuse superficielle. Par conséquent, un nouveau concept a récemment été évoqué, celui de l'évolution hémodynamique antérograde, totalement opposé au concept traditionnel puisqu'il décrit un développement ascendant ou multifocal de l'insuffisance veineuse superficielle à partir des collatérales de la veine saphène. Ce concept bouleverse la prise en charge thérapeutique de l'insuffisance veineuse superficielle en intégrant le stade évolutif de la maladie et la plainte du patient pour réaliser un traitement à la carte, préservant aussi souvent que possible la jonction saphène par technique endoveineuse et surtout le tronc de la veine saphène avec la méthode ASVAL, au contraire du traitement univoque de suppression de la veine saphène proposé jusqu'alors. La description physiopathologique traditionnelle rétrograde de l'insuffisance veineuse superficielle à partir des jonctions saphènes n'est plus acceptée comme explication universelle de la maladie variqueuse, de nombreuses publications évoquant une évolution antérograde ou multifocale à partir des collatérales. Ainsi les traitements systématiques de suppression de la veine saphène sont remis en cause.