« Dis-lui qu'elle enlève la peur »
Auteurs : NEAU FDate 2010 Juin 03, Vol 53, Num 1, pp 91-114Revue : La Psychiatrie de l'enfantDOI : 10.3917/psye.531.0091L'auteur témoigne d'un travail effectué auprès d'enfants arméniens dans l'hiver 1990-1991, dans le cadre d'une mission d'aide psychologique, deux ans après le violent tremblement de terre qui ravagea le nord de l'Arménie en décembre 1988. Menés dans un cadre et un contexte bien spécifiques, ces entretiens thérapeutiques l'amènent à s'interroger après-coup sur les possibilités de mobilisation psychique de ces enfants deux ans après la catastrophe, qui les a tous endeuillés lourdement et parfois mutilés. Pour certains, les éprouvés de peur, l'activité onirique ou fantasmatique témoignent qu'ils s'engagent dans le traitement de la douleur de la perte, facilité par l'adresse transférentielle ; pour d'autres, l'accès à cette douleur psychique paraît encore entravé par la commotion psychique qui inhibe ou excède les capacités de traitement. L'article examine pour conclure le rôle de l'empathie, peu apte à transformer la douleur, à la différence du transfert.