Bilan minimum et conduite à tenir thérapeutique devant une fracture vertébrale récente en gériatrie
Auteurs : SORNAY-SOARES C1, MARTINS-CONDE F2, MACTOUX V2, YENNOUNE A2, DUMONT E2, DASCALITA A2, DEVES M2Les fractures vertébrales (FV) représentent un motif courant de consultation et d'hospitalisation en géria-trie. Leur fréquence est largement sous-estimée ; un tiers des femmes de plus de 80 ans ont eu au moins une fracture vertébrale au cours de leur vie (1,2). Leur étiologie est dominée par l'ostéoporose. Les FV en sont souvent la première manifestation avec la fracture de Pouteau-Colles, loin devant la fracture du col fémoral (3). Les FV ostéoporotiques ne seraient symptomatiques que dans 30 à 50% des cas. Toutefois, la fréquence et l'apparente bénignité des FV ne doivent pas nous conduire à les sous-estimer, d'autant que leur répétition est susceptible de provoquer handicaps et perte d'autonomie et que la mortalité liée n'est pas nulle (4, 5). L'examen clinique associé aux explorations radiologiques et biologiques permet de faire le diagnostic positif de FV mais surtout le diagnostic étiologique qui conditionne la conduite à tenir immédiate et ultérieure. La première préoccupation du clinicien sera de repérer l'existence de signes neurologiques, bien que rares, justifiant la réalisation d'un scanner en urgence et la demande d'un avis neurochirurgical (6) ; L'autre préoccupation est d'éliminer une FV maligne qu'elle soit liée à une métastase ou à un myélome (3). La mise en évidence d'une FV récente chez le sujet âgé impose donc une démarche clinique et paraclinique rigoureuse. Sur le plan thérapeutique, une prise en charge adaptée de la douleur est nécessaire ; elle repose sur les antalgiques habituels (si besoin de niveau III de l'OMS) et éventuellement sur les biphosphonates. La vertébroplastie est une technique invasive et ses indications sont limitées. En termes de prévention secondaire, les biphosphonates ont fait l'objet de recommandations en 2006 sachant que la prise en charge médicamenteuse de l'ostéoporose du sujet âgé passe avant tout par la supplémentation vitamino-calcique, aspect encore négligé de nos jours.