Objectifs L'objectif de cette étude était de déterminer les facteurs de risque potentiels associés à une mauvaise récupération neurologique pour les accidents de décompression (ADD) médullaires liés à la pratique de la plongée sous-marine. Matériels et méthode 279 plongeurs (42 ± 12 ans, 53 femmes) présentant des symptômes d'ADD médullaire ont été inclus dans une étude rétrospective. Les renseignements concernant la plongée, la latence d'apparition symptômes et le délai de recompression ont été étudiés. La sévérité clinique à l'admission a été estimée par le score de Boussuges et la présence ou non de séquelles a été évaluée à 1 mois. Le traitement hyperbare initial, recompression à 2,8 ATA ou plus profonde à 4 ou 6 ATA a également été noté. Résultats 26 % des patients présentaient des séquelles neurologiques à 1 mois. L'analyse multivariée a identifié plusieurs variables indépendantes associées à une mauvaise récupération: l'âge ≥ 42 ans [OR, 1,04 (1 - 1,07)], la profondeur ≥ 39 mètres [OR,1,04 (1 - 1,07)], la présence d'une rétention aigue d'urine [OR, 3,8 (1,3 - 11,15)], la persistance ou l'aggravation des signes avant la recompression [OR, 2,07 (1,23 - 3,48)] et un score de Boussuges > 7 [OR, 1,16 (1,03 - 1,31)]. En revanche, ni la précocité de la recompression, ni le choix de la table thérapeutique initiale n'ont significativement influencé la récupération clinique après ajustement statistique. Conclusion La symptomatologie et l'évolution clinique initiale des ADD médullaires lors de la prise en charge au centre hyperbare constituent les facteurs pronostiques les plus important prédictifs d'une évolution défavorable. Un nouveau score de gravité spécifique des ADD médullaires est proposé pour optimiser l'évaluation clinique initiale.