Néphrotoxicité des anticancéreux : La néphrotoxicité médicamenteuse
Auteurs : BAAKRIM A1, BENLMOUDEN A2, ZAMD M1, HAKKOU F2, RAMDANI B1L'élimination urinaire de nombreuses drogues anticancéreuses rend le rein particulièrement exposé lors des chimiothérapies. Les perturbations observées peuvent aller de la simple élévation modérée de la créatininémie à l'insuffisance rénale aiguë anurique nécessitant le recours à l'hémodialyse. Deux mécanismes doivent être évoqués: la néphropathie uratique liée à l'excès de production d'acide urique et la toxicité rénale directe des produits utilisés. Les mécanismes physiopathologiques de la toxicité rénale des anticancéreux sont multiples. Les principaux anticancéreux en cause sont les sels de platine, les nitroso-urées, le méthotrexate, la gemcitabine et les antiangiogéniques. Les facteurs favorisant l'apparition d'une insuffisance rénale aiguë sont: la dose, le nombre de cures réalisées, l'usage concomitant d'autres traitements néphrotoxiques, la déshydratation, l'injection de produits de contraste iodés et l'administration en bolus. La prévention de cette néphrotoxicité repose sur l'hydratation par sérum physiologique. L'évaluation de la fonction rénale avant chaque cure de traitement anticancéreux potentiellement néphrotoxique et l'adaptation de la posologie sont des éléments essentiels de la prévention. La surveillance au long cours, à distance des traitements, peut également être utile.