Niveaux de preuves versus pratiques cliniques: l'exemple de l'extrême prématurité
Auteurs : MARCOUX M1, DENIZOT S2, BLOOM M, CASPERS C, DASSIEU G3, PICAUD J4, CRISTINI C5, ARNAUD C5, MONTJAUX N6, BONNET S1, ROZE J2, DANAN C1L'« evidence » ou la médecine basée sur des preuves (ou evidence-based médecine) est difficile à appliquer aux extrêmes prématurés car la littérature reste peu abondante et fragmentée. Nous avons relevé les protocoles dans quatre centres de niveau 3 français afin d'évaluer si les recommandations actuelles étaient appliquées et si les pratiques d'un centre à l'autre étaient comparables. Ces quatre centres ont été évalués sur une période de 2 ans (2005-2006) sur la prise en charge, la mortalité et la morbidité en cours d'hospitalisation de 399 extrêmes prématurés. Les résultats montrent que les protocoles de soins sont globalement en accord avec la littérature. Des différences de pratique persistent entre les centres, reflétant la difficulté d'appliquer les stratégies choisies et le manque de consensus actuel. Seule une base de données commune nationale permettrait une analyse globale des pratiques, une meilleure compréhension des divergences de prise en charge, ainsi qu'une évaluation du devenir à long terme des extrêmes prématurés. L'harmonisation des pratiques permettrait de conduire des études multicentriques avec moins de biais liés aux divergences des pratiques.