Formes graves du paludisme : Aspects évolutifs en milieu hospitalier pédiatrique à Ouagadougou
Auteurs : SANOU I1, PARE J2, TRAORE S3, MODIANO D4, KAM K1, KABORE J5, LAMIZANA L4, SAWADOGO S1, GUIGUEMDE T6Le paludisme reste encore la maladie la plus meurtrière du monde et particulièrement dans les pays tropicaux. Dans le but de préciser les modalités évolutives des formes graves de paludisme, nous avons mené une étude prospective durant la période de haute transmission du paludisme (août à novembre) des années 1993 et 1994. L'étude a concerné 719 enfants de 6 mois à 15 ans présentant à l'admission dans le service de Pédiatrie de l'Hôpital Central de Ouagadougou, au moins un des signes de gravité du paludisme répondant aux critères de l'OMS. Le schéma thérapeutique proposé par l'OMS sur les formes graves de paludisme a été appliqué à tous les patients. La létalité spécifique a été déterminée pour chaque forme clinique. Nous avons noté 530 guérisons (74,5 %) et 92 décès (12,9 %). La durée moyenne de séjour hospitalier était de 3,8 jours et 88,1 % des décès ont été observés avant le deuxième jour d'hospitalisation. Les formes les plus létales ont été celles où l'on observait une hypoglycémie, (létalité de 52,1 %), une détresse respiratoire (létalité de 34,4 %), et une prostration (létalité de 33,3 %). Nous préconisons le traitement présomptif des accès fébriles par la chloroquine pour limiter l'évolution des accès palustres simples vers des formes graves.