La fatigue est un symptôme souvent banal et habituel chez les personnes atteintes d'un cancer au point qu'elle n'a fait l'objet que de peu d'études dans la littérature. Sous ce terme, d'ailleurs, se profilent divers états, néanmoins proches et intriqués, et elle est identifiée dans son expression la plus caricaturale comme un syndrome paranéoplasique. Sa fréquence est sans doute grande. Sa physiopathologie est complexe. Son traitement passe par le traitement spécifique de la maladie, mais celui-ci n'est pas dénué d'effets indésirables dont la fatigue elle-même. Ainsi la fatigue est directement liée à la maladie cancéreuse et relayée ou accentuée par celle induite par les thérapeutiques, puis, quand la rémission devient réalité, par celles liées aux séquelles éventuelles, physiques et psychiques, particulières à cette affection. Trop souvent négligée, la fatigue chez les personnes atteintes d'un cancer mérite d'être évaluée au même titre que d'autres symptômes considérés volontiers comme prioritaires, tant elle participe à la qualité de vie, préoccupation inéluctable de tout thérapeute.