Les débris particulaires libérés par les prothèses de hanche ou de genou sont impliqués dans la genèse de la membrane fibro-histiocytaire qui se développe au contact de la surface de la prothèse, la séparant du tissu osseux avoisinant. Dans cette étude, des ganglions lymphatiques ont été étudiés après prélèvement chez 9 patients au cours d'une intervention chirurgicale pour cancers pelviens (5 cas) ou en raison d'une lymphadénopathie pseudo-tumorale (4 cas), ces patients étaient porteurs d'une prothèse articulaire d'un ou des deux membres inférieurs (hanche: 8, genou: 1). En microscopie photonique on observe une histiocytose majeure, endosinusale, prédominant nettement dans les zones corticales. Des débris particulaires de métal et de polyéthylène ont été détectés dans les histiocytes ganglionnaires. En microscopie électronique à balayage, les particules métalliques ont été localisées grâce à l'utilisation d'électrons rétrodiffusés et la nature de ces particules a été déterminée grâce à la microanalyse en dispersion d'énergie. De très nombreuses particules de polyéthy-lène, caractérisées par la coloration spécifique à l'Oil Red O et par la microscopie photonique en polarisation, ont été détectées. En conclusion, la migration de particules de polyéthylène à partir de prothèses articulaires semble être le facteur majeur dans le développement des histiocytoses induites dans les ganglions satellites. Cette histiocytose ganglionnaire peut, dans certains cas, affecter l'allure d'une adéno-pathie pseudo-tumorale.