L'analyse rétrospective de 202 blocs anesthésiques réalisés dans une unité d'évaluation et de traitement de la spasticité et de la dystonie a permis de préciser l'intérêt de cette technique dans l'approche des troubles du comportement moteur et l'ajustement des protocoles de traitement. Cent-un patients sélectionnés, sur une période de 2 ans, à partir d'une consultation spécialisée ont fait l'objet d'une hospitalisation de jour pour la réalisation d'un ou de plusieurs blocs anesthésiques: il s'agissait de patients âgés de 4 à 70 ans (moyenne d'âge de 28 ans), présentant les affections suivantes: traumatisme crânien (38 %), accident vasculaire cérébral (18 %), traumatisme ou accident vasculaire médullaire (10 %), infirmité motrice cérébrale (28 %), maladie dégénérative ou leucodystrophie (5 %) et un myéloméningocéle (1 %). Tous les blocs ont été réalisés avec de la lidocaine non adrénalinée à 1,5 %, choisie pour son index puissance-toxicité équilibré, avec un repérage du tronc nerveux périphérique par une nouvelle génération de neurostimulateurs maniables et sûrs. Le bloc moteur permet l'analyse objective de la composante passive du mouvement, de la raideur musculaire et du potentiel moteur résiduel. Les «moteurs» transférables sont testés avec plus de précision dans leur force, leur course et leur pattern syncinétique. Les blocs volontiers simultanés et sélectifs et l'analyse de l'éventuel effet supra- ou infrasegmentaire ont permis d'affiner nos interprétations et un ajustement optimal du geste thérapeutique proposé, sans prendre le risque de modifier un équilibre déjà installé.