Vascularites systémiques et tumeurs solides (épithéliomas) : Analyse de trois cas et revue de la littérature
Auteurs : HAYEM G1, GOMEZ M1, GROSSIN M1, MEYER O1, KAHN M1L'association d'une vascularite systémique et d'une tumeur solide (épithélioma) est un évènement rare. La prévalence estimée des néoplasies au cours des vascularites est probablement sous-évaluée; elle ne semble pas dépasser 5%, avec une proportion approximative de 2/3 d'hémopathies, pour 1/3 de tumeurs solides. Nous rapportons trois observations de vascularites associées à une tumeur solide. Ces cas viennent s'ajouter à ceux que nous avons recensés dans la littérature mondiale, ce qui nous a permis de recueillir un total de 79 descriptions, parmi lesquelles 56 ont pu faire l'objet d'une analyse complète. Le sex ratio est de 1,26, la moyenne d'âge de 62,5 ans. Par ordre décroissant de fréquence, les principales vascularites rencontrées sont la vascularite leucocytoclasique (33%), suivie par la périartérite noueuse (16,5%) et le purpura rhumatoïde (11,5%). La vascularite précède généralement le cancer. Il s'agit surtout de cancers pulmonaires (23%), digestifs (17,5%) et rénaux (14%). Le traitement radical du cancer aboutit fréquemment à la guérison de la vascularite. Une récidive de vascularite est parfois concomitante d'une rechute tumorale. Tout cela plaide en faveur d'un authentique syndrome paranéoplasique, dont la preuve demeure cependant difficile à établir. Une enquête systématique et exhaustive, à la recherche d'une néoplasie occulte, paraît particulièrement justifiée devant une vascularite chronique inexpliquée ou en cas d'antécédent cancéreux.