Se connecter
Rechercher

Géfitinib (IRESSA°) : Cancer du poumon non à petites cellules : avec plus de recul, encore très décevant

Date 2009, Vol 29, Num 304, pp 94-94Revue : La revue Prescrire
Résumé

• Chez les malades atteints de cancer du poumon non à petites cellules, quel que soit le stade, la chimiothérapie cytotoxique apporte un bénéfice au mieux modéré. Après échec d'une chimiothérapie de première ligne à base de sel de platine, il n'y a pas de chimiothérapie de 2e ligne de référence. • Le géfitinib est un antagoniste des récepteurs à l'EGF (epidermal growth factor) disponible en France dans le cadre d'autorisations temporaires d'utilisation (ATU) de type nominatives pour le traitement des cancers du poumon non à petites cellules en situation d'échec de chimiothérapies antérieures. • Deux analyses antérieures en 2004 et 2006 du dossier d'évaluation clinique du géfitinib dans cette utilisation n'ont pas permis de conclure quant à sa balance bénéfices-risques. • L'analyse préliminaire d'un essai comparatif versus placebo, chez 255 malades a montré que, contre toute attente, ajouter le géfitinib à une chimioradiothérapie suivie de docétaxel a abrégé d'un an la durée médiane de survie: 23 mois, versus 35 mois avec un placebo (p = 0,013). Un autre essai chez 603 malades n'a pas mis en évidence de différence de durée de survie entre 6 cycles de chimiothérapie à base de sel de platine versus 3 cycles de cette chimiothérapie suivis du géfinitib. • Certaines données de faible niveau de preuves font évoquer l'hypothèse de sous-groupes de malades répondeurs au géfitinib. Mais on ne dispose pas de compte rendu d'essai prospectif avec un nombre de malades et une durée de suivi suffisants pour en savoir plus. • En traitement de deuxième ligne, on dispose de quatre essais non aveugles versus docétaxel. Un de ces essais chez 1 466 malades a conclu à la non-infériorité du géfitinib versus docétaxel, alors que cette non-infériorité n'a pas été établie dans un autre essai, chez 489 malades. Dans ces essais, la moitié des malades sont décédés dans un délai de 8 mois. Deux autres essais chez 161 malades et 141 malades n'ont pas non plus mis en évidence de différence sur le délai de survie entre le géfinitib et le docétaxel. • Les effets indésirables recueillis dans ces essais confirment ce qui était déjà connu pour le géfitinib, à savoir une toxicité pour les épithéliums se traduisant fréquemment par des éruptions cutanées et des diarrhées, parfois graves, et surtout par des pneumopathies interstitielles, rares mais pouvant être mortelles. • En pratique, il n'y a pas de raison d'utiliser le géfitinib chez les malades atteints de cancer du poumon non à petites cellules; sauf peut-être en situation d'impasse thérapeutique chez certains malades présumés appartenir à des sous-groupes peut-être répondeurs et acceptant de participer à des essais cliniques comparatifs.

Mot-clés auteurs
Anticancéreux; Carcinome non petite cellule bronchopulmonaire; Efficacité traitement; Evaluation performance; Fiche technique; Forme commerciale; Géfitinib; Homme;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
Chercher l'article
Accès à distance aux ressources électroniques :
Sur Google Scholar :  Sur le site web de la revue : En bibliothèques :
Exporter
Citer cet article
Géfitinib (IRESSA°) : Cancer du poumon non à petites cellules : avec plus de recul, encore très décevant. La revue Prescrire. 2009;29(304):94-94.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 11/08/2017.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.