Os et ménopause : comment évaluer le risque ?
Auteurs : TREMOLLIERES F, POUILLES J, RIBOT CDate 2008, Vol 10, Num 6, pp 417-423Revue : Médecine thérapeutique médecine de la reproduction, gynécologie, endocrinologieL'ostéoporose est une maladie diffuse du squelette, caractérisée par un risque accru de fracture. Sa définition opérationnelle est représentée chez la femme ménopausée par une diminution de la densité minérale osseuse (DMO) mesurée par DEXA, de plus de 2,5 écarts-types de la valeur maximale de l'adulte jeune (t-score <-2,5). Il ne s'agit pas d'un seuil d'intervention thérapeutique obligatoire, et l'évaluation du risque fracturaire, qui constitue l'étape indispensable à toute décision thérapeutique, doit associer la recherche des facteurs cliniques de risque de fracture au résultat de la DMO. Parmi ces facteurs de risque, l'âge et un antécédent personnel de fracture par fragilité sont les plus importants. Un hyper-remodelage osseux défini par une augmentation des marqueurs biochimiques du remodelage osseux constitue également un facteur de risque de fracture indépendant du niveau de la DMO. L'apport du dosage de ces marqueurs du remodelage osseux pourrait être intéressant dans la situation de l'ostéopénie. Néanmoins, leur utilisation dans la pratique quotidienne reste encore discutée. La disponibilité récente du modèle FRAX™ de l'OMS permet de calculer le risque absolu à dix ans de fracture ostéoporotique majeure et de la fracture de hanche à partir d'une modélisation basée sur les facteurs cliniques de risque de fracture associés ou non à la mesure de la DMO fémorale. Néanmoins, son utilisation reste encore limitée par certains doutes sur sa validité chez toutes les femmes ménopausées, quel que soit leur âge, et surtout par la définition des seuils d'intervention thérapeutique selon les pays.